#506
Pascal LamachèrePascal Lamachère
Maître des clés

    Bonjour,

    pour aujourd’hui, je vais surtout vous inviter à consulter de la doc’ et à faire une « petite expérience ».

    Concernant de la doc’, il y a un peu plus un an maintenant, le 7 octobre 2023 a eu lieu du terrorisme et des prises d’otages. Désolé pour les victimes et condoléances aux familles. Mais qui a aussi été le début d’autres drames, tragédies de l’humanité, d’un génocide (d’aucuns pensent dans la continuité de la politique de la terre brûlée) et des prises d’otages médiatiques, toute proportion gardée, il me semble qu’on pourrait considérer.

    Et à vous procurer le livre : « 7 octobre. Enquête sur la journée qui a changé le monde » : https://investigaction.net/boutique/7-octobre-enquete-sur-la-journee-qui-a-change-le-monde/

    Présentation : « Aujourd’hui, l’enquête minutieuse et approfondie de Jean-Pierre Bouché et Michel Collon vous surprendra. Elle passionnera tous ceux qui veulent comprendre les conflits en recherchant la vérité dans les faits, en confrontant les versions, en étudiant les causes. Puisque chaque guerre se double d’une guerre des propagandes, il est urgent d’écouter les témoins directs. Et de réfléchir.

    Il n’y aura pas de paix sans une info correcte. »

    Et vous trouverez diverses vidéos de témoignages, de réflexions sociologiques avec implications géopolitiques, d’analyses, d’investigations, sur la chaîne YouTube de Investig’Action : https://www.youtube.com/@michelcollon/videos

    • Ensuite, toujours autour de la Palestine, cette conférence organisée par la « Révolution Écologique pour le Vivant » dans le cadre de leur université d’été : « Palestine » : État binational, une utopie ? » : https://www.youtube.com/watch?v=Rwu39oUSiO4
    • Et puis à propos d’écologie, de soucis environnementaux, je vous invite à écouter cet entretien que Lamya Essemlali, présidente de Sea Shepherd France, a récemment accordé au média Thinkerview : « Activistes criminalisés : l’ultime signal d’un monde en déclin ? » : https://www.youtube.com/watch?v=lAeGrPFSL0Y

    Description formelle : « Dans cet article, Peter Joseph aborde les contradictions inhérentes à la concurrence capitaliste sur le marché, en mettant l’accent sur la façon dont les forces concurrentielles, souvent saluées comme la pierre angulaire de l’efficacité économique, entraînent plutôt la montée des monopoles et de l’inefficacité systémique Il commence par remettre en question les théories économiques classiques, en particulier les idées de Adam Smith, qui promeut la concurrence comme mécanisme d’autorégulation pour maintenir l’équilibre des marchés. Joseph affirme que si la concurrence peut offrir des avantages à court terme dans des contextes isolés, elle conduit finalement à la consolidation des entreprises, à la monopolisation du marché et à la suppression de l’innovation.

    En s’appuyant sur des exemples historiques tels que Standard Oil et des cas modernes comme Google et Amazon, Joseph démontre que les monopoles ne sont pas des anomalies, mais des résultats inévitables de la structure même du système capitaliste. Il critique la notion trop simplifiée de l’offre et de la demande, expliquant comment la dynamique du monde réel, y compris les externalités telles que la dégradation de l’environnement et l’inégalité des richesses, sont ignorées dans les prix du marché

    L’article se penche également sur l’échec de la réglementation gouvernementale, soulignant que les interventions de l’État, bien que nécessaires, sont constamment sapées par le lobbying des entreprises et les motivations de profit à court terme Joseph conclut en rejetant l’idée selon laquelle la concurrence favorise l’innovation et l’efficacité véritables, plaidant plutôt pour un modèle économique coopératif qui tienne compte des coûts sociaux et environnementaux plus profonds laissés sans comptabilisation sur les marchés concurrentiels. Son analyse demande une réflexion fondamentale sur la structure des économies, en remettant en question l’hypothèse de longue date selon laquelle la concurrence est le moteur du progrès sociétal. »

    Voilou pour la doc’,

    et maintenant que c’est fait, concernant la « petite expérience », il s’agit de constater les effets de médias / informations dont on s’abreuve, de leur(s) prisme(s) par la manière de les présenter, lié(s), à / sur notre perception du monde, considération, propre prisme des problèmes et nos aspirations.

    Avant d’expliciter le « devoir », les modalités de l’expérience, je me suis déjà pas mal épanché sur le souci de la mal-information, mais encore des réflexions à évoquer, notamment par rapport à ce qui m’a conduit à / inspiré l’idée de cette « expérience ».

    Pour la petite histoire, j’ai plus ou moins réussi à me tenir à la résolution de ne plus consulter les réseaux de Musk et Zuckerberg, surtout celui de Musk, et je n’ai pas encore cherché si y avait des spécialisés « urgences climatiques / soucis environnementaux » sur Diaspora, ce qui fait que depuis, je ne me suis pas abreuvé d’informations liées au souci climatique, à l’urgence. Et j’en suis revenu à me requestionner sur l’influence des informations, l’importance de la matière à penser sur les consciences, pour les prises de consciences. Non pas parce que j’aurais pris du recul sur certaines informations alarmistes, que le fait de ne plus consulter certaines publications, d’être dans une sorte de bulle médiatique d’informations sans état d’esprit doomer m’aurait influencé vis à vis de mes préoccupations, de mes considérations. Surtout parce que je me dis qu’il y a eu une certaine « normalisation » de catastrophes climatiques et impression que même si pas climato-sceptiques, quand s’informent pas à en être à jour sur l’évolution d’indicateurs, des connaissances et extrapolations, pas mal de gens semblent s’en « soucier comme de l’an quarante ». Et que si ces dernières années je n’avais pas cherché à mieux m’informer sur ce sujet, à être un minimum actif, à trier les intox des informations plus fiables, dont à mettre mes connaissances à jour en m’informant auprès de certains spécialisés réchauffement climatique, et donc que de ma conviction n’avait pas été forgée, je serais probablement de celles et ceux-là.

    Aussi, cela me conforte dans l’idée que là, c’est le genre de sujet où on voit l’importance d’être bien informé pour ne pas se leurrer, ne pas être leurré, et que c’est assez essentiel, d’autant qu’il y a des implications politiques, éthiques, avec le présent et l’avenir.

    Aussi, de ce qui me chiffonne, je ne sais pas si y a beaucoup de climato-sceptiques comme Trump parmi les chrétiens sionistes qui le soutiennent comme il en est question dans le documentaire « Prier pour l’Apocalypse », ou si ils croient que le souci climatique sera résolu par la « magie du Saint-Esprit », ont gobé les croyances intox / mal-informations autour de l’efficacité / potentialité / évolutions de la géo-ingénierie à nos jours, mais je suis convaincu que si ils s’informaient mieux et comprenaient le péril lié à une façon d’exploiter la nature et les êtres, de la cause « civilisationnelle » de la sixième extinction de masse, plutôt que de mettre tous leurs efforts, leur service pour faire se réaliser une prophétie Apocalyptique avec tout le « pas glop » que cela implique dans l’espoir d’y arriver, ils militeraient pour une révolution de l’économie politique (idée de modèle économique théorisé par Peter Joseph ou celle de Bernard Friot et du réseau salariat) et éthique, il militeraient pour le véganisme anticapitalisme antispécisme zoopolis.

    Au passage, lu cette semaine une brève qui cristallise de ce qui me semble être le summum du cynisme et de l’inconscience climato-sceptique adepte du capitalisme néolibéralisme : un ancien président américain, qui j’espère ne sera pas réélu, a parlé de Gaza comme ayant plus de potentielle que Monaco, au sens épanouissement richesse, capitaliste ; non seulement comme si le projet importait plus que le coût humains pour y arriver, qu’importait peu le sang versé, mais aussi comme si « tout ira bien, madame la marquise », qu’avec les écocides, et cetera, du fait des politiques va-t-en-guerre, et cetera, la civilisation n’allait pas péricliter.

    Pour le dire autrement, c’est un peu comme si un magnat sur le Titanic en train de couler faisait des plans sur la comète sur des aménagements, rêvait d’apparats par inconscience de la gravité de la situation, se disant qu’il suffit de mettre à l’eau une bonne partie de la population pour renflouer, et cetera.

    Et pour le dire encore autrement, avec humour cynique :

    Trump : « Chérie, on va refaire une conquête de l’ouest, génocider les indiens d’Amérique pour construire le plus gigantesque centre commercial à ciel ouvert de toute la galaxie ? »

    La chérie : « C’est nous qui pourrons la peupler et profiter des bénéfices ? Génial, go ! »

    Trump : « Boom ! Ah, oups, nous avons tous perdu ?! Plus de consommateurs, des matières premières radioactives, un environnement d’extinction de masse. Trop tard pour coloniser une autre planète ? Où est allô E.T. maison ?, qu’il nous emmène dans ses bagages ! »

    La chouette de Minerve en visite, avant expiration : « Vous auriez dû écouter Sitting Bull : alors ils s’apercevront que l’argent ne se mange pas. »

    Bref, de quoi être fataliste vis à vis de l’histoire de l’humanité, des pages en train de s’écrire et des plans de certains, depuis notre point de vue de citoyen, comme du cause à effets, dont les forces de la nature, mais je crois toujours en une potentielle solution par système, de paradigme. Que besoin de volonté populaire à cette fin, et que pour y arriver, la matière à penser, des informations fiables, de la quête de vérité, de prises de conscience a de son importance.

    Ceci écrit, j’en viens à l’idée d’expérience, les modalités de l’expérience :

    • si vous êtes du genre à consulter régulièrement des publications de doomers / collapsologues, je vous invite à cesser, à ne plus le faire (vous ne pourrez probablement pas éviter les publications des médias évoquant les intempéries, ne serait-ce que si votre région est concernée, mais ce n’est qu’une partie des infos que les « doomers » partagent en général) et à consulter essentiellement des médias « positifs » sur / pendant trois semaines (si besoin de suggestions, suffit de demander) ;
    • et si vous êtes climato-sceptique ou peu au fait des actualités liées au réchauffement climatique, au sens de l’évolution d’indicateurs, de l’état de l’AMOC et non pas seulement des intempéries, je vous invite à consulter quotidiennement sur trois semaines (et plus pour rester informé(e) de l’évolution des connaissances), en tant que principale sources d’informations, des comptes spécialisés sur ce sujet, tels que

    https://x.com/EliotJacobson ,

    https://x.com/PCarterClimate ,

    et https://x.com/MrMatthewTodd ;

    Et à réfléchir et évoquer (dont avec moi) l’influence de ce changement de sources d’informations sur votre perception des problèmes, des urgences, des implications sur le plan politique, et cetera.

    Alors, au bout du compte, si vous êtes déjà vraiment bien informé(e) sur le « péril climatique », les soucis environnementaux, l’actualisation des connaissances, des extrapolations, des implications, des « diagnostiques » de « doomers », que vous avez compris / conscience de la mal-information véhiculée par les climato-sceptiques et / ou croyants en la suffisante efficacité de la géo-ingénierie, cela ne changera certainement pas de votre opinion, de votre perception, de vos préoccupations, vous ne ressortirez probablement pas plus « zen » de cette expérience. Peut-être surtout, vous serez d’accord avec moi que la plupart semblent sous-estimer les effets, le souci du cause à effets et les urgences environnementales. Et les causes éthiques et pratiques liées.
    Et si vous aviez mis ce genre de sujet de côté, n’aviez pas cherché de vous-même des informations, à être au courant, parce que considéré « anxiogène », ou autre raison, peut-être comprendrez-vous / comprenez-vous maintenant l’importance de s’y concentrer et de sensibiliser dessus. Et les causes éthiques et pratiques liées.

    Aussi, ainsi, curieux de savoir si vous arriverez à la même conclusion que moi : à savoir que si je trouvais dommage que certains doomers partageaient rarement du contenu autour d’idéaux, de soucis systémiques, de « potentielles solutions », des idées éthiques, même si certains d’entre eux évoquent de temps en temps l’intérêt du véganisme, d’une idée de « justice sociale » et de sortir de l’ère d’exploitation des énergies fossiles pour l’énergie tout en prenant garde à ne pas faire du greenwashing / écoblanchiment, je comprends mieux l’importance, pourquoi ils se concentrent à sensibiliser sur l’état catastrophique de la planète, l’argument sur la « stratégie de communication » pour faire prendre conscience des urgences, à en faire prendre compte, à en prendre acte, tenter de pousser à de « l’action constructive » plutôt que d’être attentiste en croyant que d’aucuns arrangeront tôt ou tard la situation.

    Un peu comme évoqué / invité à / est laissé entendu / à penser pour agir dans la citation partagée en fin de premier message de ce « au fil des vendredis ».

    D’ailleurs, au passage, pour presque terminer le message de ce jour, c’est un bon exemple de « mal-information » par traduction trop approximative / automatique et sortie un peu de son contexte, mea culpa, car la traduction de la citation que j’avais c/c, c’était :

    « La réalité de ce à quoi nous sommes confrontés m’empêche de dormir la nuit. Mais je ne pense pas qu’éviter le désespoir très justifié aide qui que ce soit. Je suis donc ici pour dire aux climatologues – et à mes collègues journalistes spécialisés dans le climat – de frapper. ça s’éteint. »

    Sauf que traduite de la sorte elle pouvait prêter à confusion, et puis la citation était extraite d’un article que vous n’aviez peut-être pas pris le temps de lire si vous n’aviez pas cliqué sur le lien pour consulter la source où j’avais lu la citation et où se trouvait aussi le lien vers l’article.

    La voici un peu mieux traduite et dans de son contexte qui en change un peu l’essence, l’intention, l’état d’esprit :

    « Je le fais aussi. L’autre jour, je parlais à mon fils de 13 ans de la mort quasi certaine de la plupart des récifs coralliens du monde et ses yeux se sont remplis de larmes. Alors, j’ai arrêté. Je lui ai dit que les récifs coralliens s’en sortiraient bien, même si je sais que ce n’est pas vrai. Et je sais que mentir est une mauvaise chose à faire.

    Les faits entourant la crise climatique sont véritablement terrifiants. La réalité à laquelle nous sommes confrontés m’empêche de dormir la nuit. Mais je ne pense pas que le fait de repousser ce désespoir bien justifié puisse aider qui que ce soit. Je suis donc ici pour dire aux climatologues – et à mes collègues journalistes spécialisés dans le climat – d’arrêter de faire ça.

    Je pense que les climatologues (et les journalistes) sous-estiment les gens. Si vous traitez les gens comme des enfants qui ne peuvent pas supporter la vérité, ils se comporteront comme des enfants. Comme des adolescents, en fait, perdant leur temps comme s’il en était inépuisable. Oui, il y a beaucoup de gens qui préfèrent le déni. Mais je parie qu’ils sont tout aussi nombreux à vouloir la vérité, aussi douloureuse soit-elle. Nous méritons une chance de nous montrer à la hauteur.

    Les experts du climat parlent souvent de « pensée cathédrale ». Il s’agit de l’idée de travailler à des objectifs à long terme, comme une cathédrale médiévale. Ces objectifs nécessitent une vision, un engagement commun et des décennies, voire des siècles, de planification. Les planificateurs et les constructeurs ne vivent pas assez longtemps pour voir le produit final, mais les générations futures en récoltent les fruits.

    C’est une idée inspirante. Peut-être que seuls les humains peuvent l’imaginer. Mais voilà : penser comme une cathédrale nécessite aussi une solide connaissance des faits. Une cathédrale construite sur la fantaisie ne tiendra pas longtemps.

    Si mon fils et ses amis pensent que les récifs coralliens vont bien, ils sont condamnés. S’il sait la vérité, peut-être deviendra-t-il un biologiste qui essaiera de les sauver. Quand les gens sauront à quoi ils sont confrontés, beaucoup seront tristes (je suis triste !) mais ils pourront alors se préparer.

    C’est la seule façon d’y parvenir. »

    Extrait article : « De nombreux scientifiques refusent de dire la vérité sur le changement climatique. Voici pourquoi » : https://www-wbur-org.translate.goog/cognoscenti/2023/10/03/1-5-degrees-celcius-un-climate-change-report-barbara-moran?_x_tr_sl=en&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr&_x_tr_pto=wapp&_x_tr_hist=true

    Et je termine le message d’aujourd’hui sur ces quelques vers :

    « Méditation,
    ou le remède d’Apocalypse »

    Écoutez bien, la Terre parle, écoutez,
    sentez, comprenez ses maux, maltraitée,
    à l’image des populations bombardées,
    des êtres dans les abattoirs, massacrés.

    Ceux qui veulent se rouler dans des cieux,
    être en état de grâce après avoir précipité,
    poussé à une saison de tombes en divers lieux,
    ont-ils les sens de l’âme endoloris à se leurrer ?

    Croient-ils vraiment une ère de Justice à ce prix ?
    Ou ont-ils pour religion l’invention des prix ?
    Et nous, tout un chacun, telles des marionnettes,
    des pions observateurs consommateurs, pour quête ?

    Informons-nous, méditons, exprimons, imaginons, créons,
    en accord avec des idéaux (*) et l’acte des urgences,
    des soucis civilisationnels et les soins, l’intention,
    et advienne qu’adviendra, par-delà l’dés-espérance.

    (*) Véganisme Anticapitalisme Antispécisme Zoopolis.

    Merci de votre attention,
    Bonne journée,
    Bonne fin de semaine.