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Pascal LamachèrePascal Lamachère
Maître des clés

    Aujourd’hui je comptais évoquer un sujet que j’avais hésité à aborder la semaine dernière. Parce que qui dit anniversaire, dit en général gâteau, et qui fait gâteau, utilise en général du sucre, à moins de suivre un régime spécial par rapport à la « norme » de la civilisation actuelle. Et j’avais aussi hésité à partager des recettes de gâteaux végans sans aborder le souci lié à la consommation du sucre, tel que je l’avais fait au cours de cette vidéo : Recette de Tarte crue à la crème d’avocat et au citron vert : https://www.youtube.com/watch?v=LVDtIQ7DnGE&list=PLWG3MhJ7E0kjmx-Ti1ZSfgsa1JBlMIXeB&index=5&pp=iAQB

    mais je m’étais dit que ce serait mieux de l’évoquer un de ces jours, un autre jour, tel qu’aujourd’hui.

    Ceci écrit, ayant sûrement mangé plus de sucreries dans ma jeunesse qu’il faudrait sur toute une vive, faisant toujours à certaines occasions des gâteaux et chocolats végans pas mal sucrés, je ne suis probablement pas des plus « légitimes » pour critiquer son utilisation. Toutefois, je pense au propos du capitaine Paul Watson ancré dans son livre « Urgence ! Il faut sauver les océans », sur le fait qu’avoir certaines contradictions n’empêche pas d’avoir raison dans son propos, sur ce qu’il faudrait faire. Et puis ma mère ayant un risque de diabète, je m’intéresse de plus en plus aux alternatives « sans sucre ajouté » (et sans édulcorant), telle que pour la galette des rois : https://www.cuisine-art-politique-et-compagnie.com/forums/sujet/recette-de-galette-des-rois-sante/

    ainsi qu’à faire des « biscuits santé » aussi pour moi : https://www.lacuisinedejeanphilippe.com/recipe/biscuits-sante-a-lavoine/

    Au passage, pour cette recette, vous pouvez remplacer les bananes par deux petits pots de compote (équivalent à environ 200 g de compotes, sans sucre ajouté), les datte hachées par des raisins secs, mettre un peu plus de beurre d’arachide et de flocons d’avoine, faire 12 boules que vous aplatissez avec un sceau et espacez sur un tapis de cuisson, avant d’enfourner et de cuire environ 20 minutes à 180 °.

    Bref, on m’avait offert « Le mal du sucre » de Danièle Starenkyj, qui évoque le souci autour, comprenant les scandales pour sa production à l’époque de l’esclavagisme ; le souci du « lobby du sucre » ; dont je vous recommande la lecture. Si vous ne le trouvez pas, d’autres livres évoquent le souci et proposent aussi certainement des alternatives. Et à savoir que d’aucuns vont jusqu’à présenter l’utilisation du sucre comme le mal du siècle ou un des plus grands maux pour la santé. Je n’ai pas retrouvé le documentaire qui l’évoque, je me souviens surtout des propos alarmistes du fait de son utilisation ayant tendance à provoquer de la surconsommation et des mauvais effets sur la santé sur le long terme. Toujours est-il que si vous n’avez pas de livres sous la main ni dans une bibliothèque qui serait proche de chez vous, voulez approfondir, j’en ai pas vu un récemment donc je ne puis vous en conseiller un en particulier, mais vous trouverez divers documentaires et autres vidéos évoquant les effets nocifs liés à la consommation de sucre.

    Ensuite, à propos du souci lié à des lobbies non éthiques, de la tendance à la division par secteurs d’activité et de ses effets, intérêts des corporations, de la défense d’intérêts par « copinage » et des potentiels soucis qui en découlent, j’ai récemment entendu des propos et vu des publications qui ont renforcé mon indignation, me ramènent aux critiques systémiques, d’un état d’esprit lié, dont d’un manque d’éthique, d’une certaine forme d’inconscience.

    Dans le genre, la bêtise d’un « défenseur des arbres » peu soucieux de la vie animale. Sachant que bio ou pas, quelqu’un de vraiment soucieux de la vie animale défend le véganisme antispécisme, devient végan et ne fait pas la promotion de l’exploitation des animaux non humain et de ce qui en découle à des fins de consommation, point barre.

    Un militant d’une association végane antispéciste écologiste le synthétise très bien, l’explique très bien : https://www.instagram.com/reel/C0EaSyNCeMx/

    Voilou, ça, c’est dit, très bien exprimé.

    Un peu dans un autre genre, j’ai vu passer des titres que j’ai trouvés un peu pompeux, avec des accroches du genre « il est vital de faire ceci », « vital de faire cela », manquant de relativiser par rapport aux problèmes de fond et potentielles solutions dans l’absolu, pour de la « pérennité de civilisation », même si c’est très relatif à l’aune du dérèglement climatique et des effets de rétroactions, du fait de « paliers », des « limites planétaires » qui seraient franchies.

    Alors je comprends que dans l’état actuel chacun compose avec diverses contraintes, juste que cela m’agace toujours quand il n’est pas remis en question l’essence du système telle que l’a critiqué Peter Joseph a plusieurs reprises au cours de son podcast « Révolution Maintenant ! » : https://www.revolutionnow.live/episodes

    Et puis qu’il est sous-estimé la gravité de la crise écologique, l’urgence avec un côté « déjà trop tard », de même que sous-estimé l’importance de la cause animale par certains.

    Et j’ai déjà évoqué le souci lié aux diversions tout en évoquant l’intérêt de « s’aérer l’esprit », de suivre son chemin « en son âme et conscience », de se cultiver et de « s’amuser » de manière « responsable », de préférence en cohérence avec son éthique, laissant entendre que pouvait y avoir synergie et que tout ne devait pas forcément toujours être militant, juste que tout cela me ramène au coup de vers la fin du film « Don’t Look Up : Déni cosmique », reflétant métaphoriquement une humanité qui n’a collectivement pas su dire stop, s’est laissée guider par des intérêts qui ne faisaient pas tant l’intérêt pour eux/nous et les autres formes de vie sur terre. Et que je trouve que c’est déplorable.

    Après, il y a la théorie et la pratique, de quoi se sentir démuni à titre personnel face au déroulement de l’Histoire du monde, de la planète.

    Philosophiquement, il y a l’idéal de la Zoopolis, de l’antispécisme, et dans les idées de « système alternatif » sur le plan « économique », il y a le modèle d’une économie qui serait vraiment économique évoqué par Peter Joseph, et tout en revenant un peu au même dans l’intention anticapitaliste, peut-être surtout stratégie d’accroche différente, qui pourrait être complémentaire d’une certaine façon au sens de palier, j’ai déjà partagé un article d’un économiste philosophe, de Frédéric Lordon, qui s’est intéressé à ses / leurs travaux et en a évoqué l’intérêt, et si vous ne connaissez pas encore, je vous invite à écouter des conférences de Bernard Friot et du réseau salariat autour de l’idée du « salaire à vie », des sécurités sociales multi sectorielles qui pourraient être « orientées éthiquement ».

    Leur site : https://www.reseau-salariat.info/

    Leur chaîne YouTube : https://www.youtube.com/@ReseauSalariat

    Un fil de discussion que je leur avais consacré : https://www.cuisine-art-politique-et-compagnie.com/forums/sujet/conference-gesticulee-je-veux-decider-du-travail-retraite-salaire-a-vie/

    Enfin, il y a d’autres sujets que je m’étais dit que j’évoquerais aujourd’hui, mais la tragédie en cours à Gaza, les « fêtes » de fin d’année qui sont de plus en plus proches et l’actualité lié au réchauffement climatique, les écocides, font que présentement je n’ai pas envie de plus m’épancher sur d’autres sujets. Et puis avec les divers liens que j’ai déjà partagés, je me dis que vous aurez certainement pas le temps de tout consulter.

    Aussi, j’ai pas trop le cœur non plus pour le moment, pour aujourd’hui, à continuer l’histoire que j’ai commencé la semaine dernière, mais pour « la route », je vais quand même essayer de la continuer là tout de suite, de vous partager de ce que je vais écrire, alors voilou :

    Suite de : Dans l’ombre du monde

    Lugh eut du mal à tenir en place vers la fin de la séance de méditation, ses pensées et émotions liées revenant en trombe, s’étant particulièrement imprégné des propos d’Uriana, de ses ondes d’aspirante révolutionnaire particulièrement bien incarnée. En entrouvrant les yeux avant le reste de la troupe, sa mire se posa sur Persona Che qui avait gardé son masque, puis sur Uriana qui affichait un air serein.

    Persona Che, toujours en position du lotus, alors que les autres détendaient leurs jambes : « Je sens que tu es tracassé, Lugh. »

    Lugh : « Tu as un sixième sens très développé, et je suis admiratif devant ta capacité à retrouver un état de zénitude malgré les soucis et l’envie de renverser l’ordre social, et peut-être que tu as su dompter en toi la partie rebelle pour t’en servir comme d’une alliée, mais toujours est-il que votre pièce résonne en mon âme, et j’ai toujours du mal à accepter l’idée de ce que nous avons fait à notre planète en tant qu’espèce, même si c’est plus histoire de fonctionnement de civilisation qui aurait pu être autre et de puissants inconscients de facto. »

    Persona Che : « Si la séance s’était terminée quelques minutes plus tôt, te considérerais-tu plus troublé que nous ? »

    Lugh : « Euh, peut-être pas, je ne suis pas certain, si ce n’est en théorie peut-être pas, mais euh… »

    Persona Che : « En tout cas, il est normal d’être ému quand le monde va mal, et ce n’est pas de l’indifférence que de prendre le temps de se reposer, c’est ainsi que l’on navigue en eaux troubles, ou présentement une résilience pour que le monde de demain soit à la hauteur de nos aspirations. »

    Uriana : « Et n’oublie pas que la contenance est parfois une apparence, le jeu de théâtre nous permet de jouer dessus, qu’il est normal de ressentir diverses émotions au cours d’une même journée. »

    Persona Che : « Et si tu as de nouveau besoin d’exorciser ce qui te tracasse, faisons une séance de questions réponses à brûle pourpoint ? Le même genre d’exercice que nous proposons à des spectateurs. Olith, tu serais prête à faire l’inquisitrice ? »

    Lugh : « Euh, ben, je trouve en général intéressant les propos tenus au cours de ces séances, mais aussi délicat et sujet à débats. Je veux dire : j’aime bien l’improvisation mais en matière de penser, il vaut mieux pouvoir prendre le temps, à partir d’une matière à penser conséquente pour certains sujets, et puis de disserter autour d’une matière à penser commune quand on discute, ce qui est tout l’intérêt de l’interaction avec les spectateurs qui voient une scène commune, même si leurs perceptions et compréhension peuvent diverger, mais aussi parfois rend difficile une quête de vérité si il leur manque des clés de compréhension, des connaissances, si je puis dire. »

    Olith : « Fais pas ton rabat joie, allez, prête toi au jeu ! Je suis prête à dégainer les questions, à toi de mettre ton gilet pare-bafariboles si tu veux être le plus juste possible, mais ne t’en veux pas trop si tu dis des bêtises. L’essentiel en l’occurrence c’est que cela pourrait permettre de te défouler ? »

    Lugh : « Hum, le défouloir pourrait aussi renforcer ma frustration, au final ? »

    Persona Che : « Fais comme tu le sens ! »

    Lugh : « Oui, bon, nous sommes entre nous, alors d’accord ! »

    Olith : « Chic ! Alors, euh :

    Si tu pouvais remonter dans le temps, que ferais-tu ? »

    Lugh : « J’alerterais qu’une catastrophe est en cours, que si ils n’en prennent pas acte et ne changent pas le fonctionnement de leur civilisation, le fonctionnement de leur économie, ne prennent pas plus soin de leur environnement et de la vie des animaux, ce sera terrible pour tous, qu’importe les bunkers, mais c’est ce que beaucoup ont cherché à faire, alors euh… J’essayerais de monter un groupe ayant une stratégie de changement qui serait efficace ! »

    Olith : « C’est-à-dire ? Et tu ne penses pas que celles et ceux qui ont cherché à sensibiliser comme tu penses qu’il faudrait, ont réfléchi aux stratégies possibles ? »

    Lugh : « Oui, ben, euh, si je pouvais remonter dans le temps, ce serait grâce à une machine ? Je pourrais alors amener d’autres gens à voyager dans le temps avec moi, les sur-motiver en constatant l’état catastrophique si nous continuons à ne pas arriver à faire ce qu’il faudrait en théorie, et puis je pourrais permettre au groupe d’avoir les moyens de ses ambitions ? Et puis je sensibiliserais à l’alimentation végétalienne aux racines de l’humanité ! »

    Olith : « Et si ton groupe était infiltré par de mauvaises graines ? »

    Lugh : « Si ils comprennent que pour leur bien être ils ont tout intérêt à se soucier du bien être collectif, pas de risque ? »

    Olith : « Et si ils étaient mus par le mal radical ? »

    Lugh : « Euh, j’essayerais de mettre en place un protocole qui les empêche de sévir ? Qui assure que le groupe reste au service de nos idéaux, de l’objectif ? »

    Olith : « Es-tu certain de pouvoir tout prévoir, les réactions en chaîne ? »

    Lugh : « Euh, je ne suis pas certain de pouvoir prévoir tous les imprévus, et il y a probablement des forces en présence liés aux rouages systémiques de l’époque que j’aurais du mal à raisonner, mais je suis certain que si je prends le temps de pouvoir penser une stratégie et les moyens pour l’appliquer, de grandes chances de succès. »

    Olith : « A quoi bon y penser vu qu’on n’a pas de machine à remonter le temps ? »

    Lugh : « Euh… Tu te fiches de moi ? C’est un exercice de l’esprit que tu m’as posé ! »

    Olith : « Et tu y as répondu volontiers, mais à quoi bon ? »

    Lugh : « Euh, réfléchir sur ce qui aurait dû être fait dans le passé peut permettre de réfléchir sur ce que nous pourrions faire actuellement ? Même si la situation est différente, il y a de l’objectif commun. Après, peut-être que je me cherche des excuses à la rêverie que tu as suscitée, en tout cas, je pense que c’est moins vain que s’accommoder d’une situation pourtant pas commode, façon de parler ! »

    Olith : « Certes ! Mais si la situation est catastrophique, qu’importe les bonnes volontés, à quoi bon ? »

    Lugh : « Garder la tête haute ? Avoir le sentiment d’avoir fait de son mieux, d’avoir été cohérent avec soi, la conscience bien éveillée ? »

    Olith : « Tu crois à la vie après la mort ? »

    Lugh : « Je crois que ce que nous appelons la vie n’est qu’une étape, une étape où nous évoluons, si ce n’est qu’il y a une part de mystère que je ne m’explique pas. Je veux dire, je ne crois pas au concept de diable en tant qu’entité, je pense que tout être peut être influencé en bien ou en mal, mais je me demande si il n’y a pas des forces divergentes qui font que la source créatrice est-elle même en proie à… des difficultés ? Qu’il y a des oppositions, un je ne sais quoi qui fait que le monde est pas glop. »

    Olith : « Tu serais enclin à la sainte colère ? »

    Lugh : « Peut-être, mais je ne puis juger sans savoir tout ce qui se passe aux cieux, aussi, je crois malgré tout en la bienveillance et transcendance créatrice d’une force supérieure, à nous d’en être digne ? »

    Olith : « Et si il était écrit qu’il fallait qu’il en soit ainsi pour élever son niveau de conscience, tels des enfants qui ont besoin de faire des expériences pour apprendre à se connaître ? »

    Lugh : « Ce serait un peu couillon, non ? En tout cas, pas besoin de renforcer le mal et d’attendre d’expirer pour comprendre qu’il faudrait que les survivants comprennent les erreurs du système du passé et que nous pourrions faire autrement, non ? »

    Olith : « Alors ? »

    Lugh : « Alors quoi ? Tu veux que j’étaye ma thèse sur ce que je pense comment la société devrait s’organiser ? Là tout de suite ?

    Olith : « Hu hu hu, pourquoi pas ! Mais non, je voulais dire : comment tu te sens ? Toujours contrarié ? »

    Lugh : « Ah ! Euh… Je reste inquiet, tracassé, mais merci de m’avoir permis de m’épancher, ça va mieux ! »

    À suivre