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Pascal LamachèrePascal Lamachère
Maître des clés

    Peut-on qualifier de crime contre et par l’humanité, le crime d’une civilisation au cours de laquelle l’humanité s’est développée en nombre ?

    Question qui me taraude, par pour laisser entendre que c’est grâce à un mode de civilisation que l’humanité s’est « développée », ni que le souci serait en soi le développement en terme de nombre de population, plus pour la rhétorique, car la sixième extinction de masse en cours aurait en théorie pu être évitée, et car même si je suis convaincu, quoi qu’en pensent certains, que la civilisation de l’humanité aurait pu en théorie se « développer » tout en ayant la sagesse de penser sur le long terme, d’organiser son économie autrement, d’avoir un rapport avec l’environnement moins destructeur et plus respectueux de la vie animale ;

    il y a ce qui a été, ce qui est à charge contre le Capitalocène.

    Tel qu’expliqué ici : Pourquoi le “socialisme” craint : https://peterjoseph-substack-com.translate.goog/p/why-socialism-sucks?sd=pf&_x_tr_sl=en&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr&_x_tr_pto=wapp

    Quoi qu’il en soit, en prenant acte des erreurs, pour essayer d’apprendre, s’améliorer, être constructif, je pense qu’il convient de bien analyser, de bien penser les soucis pour ne pas se tromper de solutions, sauver ce qui peut être sauvé, impulser ce qui aurait dû être fait : un système pérenne en fonction des « contraintes ».

    Déjà plus ou moins évoqué, c’est un peu une ritournelle dans les réflexions que je partage, mais nombre d’articles que je lis m’y ramènent, et en fait, j’ai entre autres lu il y a peu un article sur les effets mortifères de la hausse des prix d’énergie en Europe l’année dernière, suite à la guerre, les morts faute de chauffage. C’est déplorable, comme il est déplorable l’affaiblissement des corps, les maladies et les morts du fait de la pollution, dont une partie serait liée à l’utilisation des énergies fossiles. Dans les deux cas, en terme de lutte de classe, les précaires sont les premiers concernés. Aussi, si il est important de pouvoir être suffisamment au chaud l’hiver et ne pas subir l’airain de la canicule l’été, contestable la politique des prix énergétiques, entre autres, il est aussi très important de poser aussi la question des sources d’énergie, le « dans quel but et pour quelle fin ? », l’obsolescence programmée, cycles de consommation dispensables, et cetera. Parce que si l’utilisation de certaines énergies a des effets délétères, c’est à prendre en considération, je pense.
    Le genre de liens et de soucis qui me semblent essentiels quand on déplore le sort d’une partie de l’humanité, relatif à un mode de fonctionnement ; comme le souci pour la cause animale qui doit être pris en compte quand on parle / pense écologie, économie, alimentation, éthique, ou qu’on se soucie un tant soit peu du sort des animaux de compagnie et qu’on souhaite éviter d’être hypocrite par rapport à la considération envers la vie des animaux en général.

    Aussi, dans un autre genre d’information mal-information qui passe à côté d’analyses pertinentes, pose les mauvaises questions :

    les « complotistes » s’en donnent à cœur joie sur les incendies au Canada, le climato-scepticisme a le vent en poupe, ignorant les effets des éclairs (non liés à HAARP).

    Digression : il fut un temps où je m’étais intéressé à tout un tas de thèses, je trouvais plus intéressant d’apprendre des thèses complotistes que gober des versions officielles en matière de géopolitique, je voyais cela comme une curiosité intellectuelle, et un certain nombre revenaient plus à essayer de comprendre le « dessous des cartes », les intérêts en jeu, que de complotisme cherchant à expliquer tel ou tel événement sur la base d’interprétations et d’extrapolations « discutables ». Si ce n’est que, en dehors du complotisme type extrême droite, débouchant sur des prétextes à idéologie d’extrême droite, je trouvais même celles et ceux qui s’intéressaient aux thèses les plus « capillotractées » plus défendables que gober les infos des médias dit de masse. Un peu comme l’explique cet économiste philosophe :
    Conspirationnisme : la paille et la poutre :
    https://blog.mondediplo.net/2012-08-24-Conspirationnisme-la-paille-et-la-poutre

    Sauf que en dehors des conflits géopolitiques, il me semble que certaines théories sont plus que bancales, reposent sur une inculture, une forme d’obscurantisme contemporain, des biais, des sophismes, une sorte de « déni de réalité », et le climato-scepticisme en est le parfait exemple. Et si il y a de bonnes raisons de douter de certains discours et de certains programmes politiques, du green washing, pas qu’il y a un grave problème, qui s’est aggravé, qui s’aggravera, et qu’il faudrait tenter de faire tout notre possible pour ne pas encore plus aggraver la situation, ne pas faire d’une certaine façon le jeu du statu quo qui arrange les adeptes du Capitalocène. Pensent-ils du moins à court terme.

    Bon, des fois je me demande si en s’abreuvant d’informations autour du dérèglement climatique on n’est pas victime du « Syndrome du grand méchant monde », qui désigne le fait d’avoir une vision du monde plus dangereuse qu’elle ne l’est en réalité à force d’être abreuvé d’informations sur des violences : https://www.youtube.com/watch?v=8WiiqssAME4

    D’autant qu’il y a un tel écart entre l’alarmisme des uns et l’inconscience des autres, des incertitudes sur le cause à effets, un « ici et maintenant » et un avenir à venir sans pouvoir être certain de la « météo » et de certaines conséquences, et si vous habitez dans une zone où vous n’êtes pas encore trop affecté(e) en dehors de quelques périodes caniculaires plus fréquentes, que vous n’êtes pas trop au courant de certains désastres de par le monde, je comprends qu’on puisse douter.

    Sauf que si on s’informe un minimum en prenant le temps de consulter diverses sources, de bien s’informer et de bien y réfléchir, on constate qu’il y bien un dérèglement global, bien des extinctions d’espèces liées au Capitalocène, bien de l’écocide, des régions du monde plus dévastées, un impact par des tremblements de terre, de l’activité volcanique, et cetera. Et qu’il n’y aurait plus le temps pour du réformisme mais un besoin de révolution, même si en soi ne résout pas le dérèglement climatique à court et moyen terme.

    Aussi, comme vous l’aurez compris, un des effets du dérèglement climatique, c’est qu’il ne s’agit pas « juste » de passer d’un type de climat à un autre, tel que océanique à méditerranéen, et il faut savoir que de nos jours des repères de la gravité du dérèglement climatique et de la pollution s’emballent, que nous sommes à priori très mal barrés. Et si de ce que j’ai compris c’est en partie du fait de l’effet El Niño, même en mettant de côté cet emballement du fait des cycles, il continuait d’y avoir petit à petit une augmentation de la pollution au carbone et méthane, des températures, des phénomènes de rétractions renforçant le dérèglement climatique, et les politiques des pays les plus pollueurs considérées pas à la hauteurs. Et l’effet El Nino pourrait renforcer le chaos climatique. L’alarmisme me semble bien raisonné, justifié.

    Ce qui me fait penser que dans un entretien autour du risque d’éco-fascisme, il a été question du fait que les gens auraient en général conscience du souci du réchauffement climatique et qu’il fallait surtout informer sur les imbrications systémiques, le cause à effets pour de la « justice sociale », des « politiques » qui fassent vraiment solution. Si je suis d’accord sur l’importance de comprendre les imbrications systémiques, d’en avoir conscience, il semblerait que beaucoup n’ont pas bien conscience de la gravité de la situation, même parmi ceux qui ne sont pas climato-sceptiques.

    Et certains vont jusqu’à tenter de brouiller les pistes entre climato-scepticisme et non sceptiques, à se présenter comme convaincu qu’il y a un dérèglement climatique tout en ayant recours à plus ou moins la même rhétorique que les sceptiques, qui revient au même genre de déni du point de vue holistique. Dans une certaine mesure. Tels que des membres d’une soit disant « Association des Climato-Réalistes », dont des messages que j’ai lus m’ont semblé pouvoir être critiqués de la même façon que des discours des climato-sceptiques dont il a été question dans l’article « L’erreur de pensée qui rend les gens sensibles au déni du changement climatique » partagé dans un message précédent.

    Et comme écrit plus haut, certains évoquent une évolution climatique, méditerranéen et cetera, ce qui occulte des effets du dérèglement climatique, effets du dérèglement climatique qui ne revient pas à une simple transition d’un type de climat à un autre. Si pas déjà fait, lire « Synthèse des effets du réchauffement climatique : Top 40 des impacts du changement climatique ».

    Et parce qu’il a plu à répétition sur une partie de la France, j’en ai de nouveau lu certains contester les risques de sécheresse cet été.

    Au risque de me répéter, de mon point de vue, râler contre l’instrumentalisation politique, des décisions « d’économie non économique » est une chose, faire un déni de réalité du réchauffement climatique signe d’une inconscience, d’une inculture, de méconnaissances, d’avoir gobé des intox.

    Peut-être que cela vaudrait la peine de leur expliquer personnellement leurs biais de réflexion, mais même si je me dis que plus nombreux nous serons à savoir, à comprendre, plus efficaces nous pourrons être pour ancrer des politiques à la hauteur, il faut qu’ils soient disposés à se réinformer, et c’est probablement plus efficace d’informer les non sceptiques mais qui n’ont pas pris le temps d’en savoir plus sur le cause à effets du réchauffement climatique.

    A ce propos, comme expliqué, tous les indicateurs s’emballent. Un emblématique, c’est le Co2 dans l’atmosphère qui a dépassé les 424 ppm, et les températures moyennes des eaux de surfaces des océans : https://climatereanalyzer.org/clim/sst_daily/

    Des renforts arrivent au Québec, où 800.000 hectares ont été brûlés par les incendies : https://www.tf1info.fr/international/video-canada-des-renforts-arrivent-au-quebec-ou-800-000-hectares-ont-ete-brules-par-les-incendies-2259793.html

    En bref, c’est de très mauvaise augure. Avec les phénomènes de rétroactions, les limites franchies, il risque d’y avoir un cause à effets cataclysmique.

    Je souhaiterais avoir tort, que cela soit de l’exagération ou « juste de la potentialité cataclysmique » et que des données aient échappé à des spécialistes du sujet dont je consulte les publications depuis près d’un an maintenant, mais malgré les signaux d’alarmes depuis des décennies, c’est comme si la scène politique et « économique » avait globalement peu écouté, le Titanic heurté l’iceberg, et il y a clairement des problèmes écologiques qui ne se résoudront pas en continuant la subvention des énergies fossiles, et cetera.

    Et étant donné la difficulté de révolutionner le système, tel que c’est continué, la situation mondiale va empirer. Et si je pense que la solution sur le long terme passe plus par une révolution économique et politique que prendre le temps de parler à des membres de divers partis politiques, un monsieur a très bien expliqué ce qu’il faudrait faire (végétalisation de l’alimentation à titre personnel et besoin de révolution de l’économie, systémique) : Le mal des combustibles fossiles met fin à l’avenir (vers 24 minutes ; vostfr peuvent être activées : activer sous-titres, cliquer sur l’engrenage, puis sur “Traduire automatiquement” et puis sur “Français”) : https://www.youtube.com/watch?v=JuIPWk97TZk&t=1462s

    Et pour « information », je vais probablement arrêter d’alimenter ce « fil d’informations ». J’ai partagé un certain nombre de liens de docs et d’informations qui me semblent pertinents, il me semble avoir plus ou moins fait le tour du sujet, et pour rester au courant de l’évolution, il y a les deux comptes twitter dont j’ai partagé les liens en introduction.

    Bon courage à toutes et tous.

    Pour la route :

    • « Nos mobilisations autour du changement climatique et de la justice environnementale doivent être guidées par un cadre internationaliste à la fois anticolonial et anticapitaliste. »

    Écologie : construire des coalitions révolutionnaires : https://www.revue-ballast.fr/ecologie-construire-des-coalitions-revolutionnaires

    Luttes animales et luttes sociales : https://revue-ballast.fr/luttes-animales-et-luttes-sociales/

    Les animaux avec nous, nous avec les animaux : https://revue-ballast.fr/les-animaux-avec-nous-nous-avec-les-animaux/

    Podcast Comme un poisson dans l’eau : https://www.youtube.com/@poissonpodcast/videos

    L’urgence climatique rend caduc le réformisme : https://revue-ballast.fr/andreas-malm-lurgence-climatique-rend-caduc-le-reformisme/

    A propos du souci économique, écologique, politique et éthique, de la cause animale, la cause palestinienne, un article où est abordé la critique de la part de certains et l’intérêt du véganisme antispéciste anticapitaliste : https://revue-ballast.fr/jerome-segal-qui-sont-les-animaux/