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Pourquoi une cloche urbaine ? Plaie, profonde, béante, l’abîme de notre histoire d’êtres frêles qui avions pliée la nature à notre fragilité, à nos manques, avions développé des astuces en conséquence, mais mus comme tout souffle in-conscient par un instinct de survie aveuglé par l’avidité qui ne pense pas aux conséquences, à ce qui conduirait à de la perte. A ceci près qu’une telle charge serait injuste sans prendre en compte que nous nous sommes laissés guider par des accrochés à des intérêts déliés des nôtres, en tant qu’espèce, déliés de notre nature, du respect des fondements de la vie, par un système que d’aucuns considéraient comme un égrégore indépendant. Et nous comprenons ainsi le passé : nous avions beau avoir des explications sur les troubles, la bêtise institutionnelle et les comportements « bêtes », la difficulté à s’appliquer collectivement pour que les générations futures puissent vivre sans craindre l’extinction du monde et donc comment en théorie la transcender, ainsi que des solutions potentielles contre la corruption et les assoiffés de pouvoir et des alternatives développées çà et là ; nous avions laissé les hommes d’état, les places de marchés, les financiers, les affairistes « festoyer » pendant que le navire terre naviguait vers les chutes sans fond, sans retour. Et la majorité d’entre nous, complices directement ou indirectement par laisser faire, par inaction et / ou par actions impliquant la destruction d’espèces et des meurtres de masse d’autres, de nos pairs y compris.
Tableau peu flatteur, n’est-il pas ? C’est ce que j’ai retenu en consultant les archives et divers points de vue. Heureusement, des gens avisés nous sauvèrent de l’autodestruction planétaire totale, construisirent ce qui pourrait s’appeler des cloches de Noé.
Pour être tout à fait juste, d’après l’Histoire retenue, gravée sur les pages du « Livre du Passé indignant », si des dangers et solutions en contingence étaient connus par des scientifiques et des experts dans divers domaines mais sans pouvoir d’influence sur les politiques planétaires, le fonctionnement systémique délétère, une partie de l’apocalypse qui s’est abattue est imputable aux humeurs de l’univers et à de l’ignorance d’effets. Si ce n’est que la cupidité, la recherche de profits à court terme, les influences de lobbies autour d’intérêts d’inconscients ayant mis des battons dans les roues aux rêveurs éveillés, aux bâtisseurs d’Utopie ; en bref le paradigme de l’époque, une façon de faire fonctionner l’écono-politique a favorisé la boule de neige à l’origine de l’avalanche, l’élément déclencheur qui aurait pu tous nous faire sombrer.
Et en fait, sans les cloches urbaines, il en aurait été fini de nous et des créatures végétales et animales que nous avons pu sauver, y créant un écosystème viable pendant qu’à l’extérieur, quelques mois après la mise en place, tout se mourrait sous les nuages radioactifs, les pollutions de toutes sortes, les virus, les neiges acides et les pluies de feu. Nous avions sauvé le maximum que nous pouvions tout en assurant la pérennité à l’intérieur. Les délais étaient courts. Très, trop. Pour être précis, pour la petite histoire, il y en avait pas vraiment. Celles et ceux qui avaient pu, avaient préparé cette « solution de secours de la dernière chance », avaient pu un peu anticiper, suffisamment, mais même si nous savions le « mur enfoncé », de l’urgence en a pris de court, une cloche américaine n’a pu être totalement mise en place à temps, décimés par une pandémie zoonose et une atmosphère tueuse. Ils étaient trop proches de là où un des dominos est parti.
Voilà pour l’histoire du pourquoi de la cloche urbaine. Du moins, celle que l’on nous a racontée, transmise depuis des générations. J’imagine vos têtes de lecteurs pas joyeux à la lecture de ces lignes. Mais je n’allais pas vous raconter la version pour petits enfants, la fable que nous leur racontons pour ne pas briser la magie naissante dans leurs têtes ?! Vous voudriez la connaître ? Bon. Pour la résumer, pour les curieux : c’est l’histoire d’œufs qu’a pondu la déesse de la terre lorsque le dieu du soleil est venu la visiter ; nous sommes les enfants de leur union et l’œuf nous protège jusqu’à ce que nous puissions, après notre mort, celle du corps terrestre, poursuivre le voyage céleste au-delà de la coquille invisible, dans la dimension désincarnée.
A la lueur du tableau que je viens de poser, vous imaginez sûrement déjà le type de découverte qui a pu mettre en ébullition notre petite communauté ? Une idée ? Non ?! Oui ?! L’un d’entre-nous, Ulo, Œil d’Or pour son rôle d’observateur, a aperçu hier une créature à l’extérieur de la cloche ! Il était un peu loin, son œil n’a su dire si c’était un homme très poilu ou un singe atteint d’alopécie, une sorte d’hominidé, mais l’essentiel était certain : vivant ! Avec un étrange objet à la main, qui aurait pu être une arme. Mais normalement aucun danger que ça transperce la cloche.
Aujourd’hui a lieu une petite réunion entre érudits du conseil de notre cloche. J’y assisterai en tant qu’Œil de Hibou, surnom donné à celui qui est chargé de l’intendance. Je vous en raconterai plus après.