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Pascal LamachèrePascal Lamachère
Maître des clés

    Bonjour,

    Mercredi 14 février 2024, c’était la Saint-Valentin (ce sera la Saint-Valentin). Fin janvier, j’avais hésité entre l’évoquer en avance ou en retard, puis j’y ai plus pensé du fait de l’actualité. Alors je l’évoque en retard ce vendredi (ou tout du moins par rapport à quand cela arrivera à vos yeux, à ce vendredi ; au sens que j’aurais pu écrire autour pour celui de la semaine dernière si j’y avais pensé), ou alors considérez que c’est en avance de près d’un an sur l’année prochaine (ou du fait que je scribouille à ce sujet avant vendredi, et en l’occurrence je suis en train d’écrire cette introduction en début de semaine, donc avant la Saint-Valentin 2024). À vous de voir, de considérer comme vous le voulez.

    Toujours est-il qu’avant d’évoquer plus en détail ce jour, la Saint-Valentin, de scribouiller autour du symbole, je voudrais évoquer de nouveau le souci pour la Palestine. Au départ, je comptais plus le faire en improvisant à la guitare et en lisant un poème déjà écrit, ce sera peut-être pour la semaine prochaine. Du fait de la Saint-Valentin et la tragédie, le carnage qui continue et l’urgence, me viennent à l’esprit diverses réflexions.

    Bref, sans prétendre avoir complètement pris conscience de l’aspect « héroïque » en de pareilles circonstances,

    je trouve éprouvant de voir les images des tragédies qu’ils ont vécu, vivent.

    Et même en restant prudent sur l’instrumentalisation des images, je pense notamment à un cas où il avait été fait croire que des pouponnières avaient été décimées, je crois bien que c’était un des médiamensonges en lien avec : Rôle des médias dans le génocide des Tutsi au Rwanda : https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%B4le_des_m%C3%A9dias_dans_le_g%C3%A9nocide_des_Tutsi_au_Rwanda

    ici, il me semble clair que :

    – si il devait y avoir propagande du côté Palestinien, elle ne sert pas un discours de va-t-en-guerre mais de défense, de préoccupation de leur sort ;

    sur le plan de la propagande, un élément de langage qui me semble propagandiste, contestable, c’est les titres qui évoquent guerre contre le Hamas alors que nombreux sont les civils palestiniens qui sont victimes ; que se joue d’une certaine façon le sort de la bande de Gaza et du peuple de Palestine et pas seulement d’un groupe de terroristes qui serait attaqué au « cas par cas ». Si ces journaux avaient titré les mobiles de la Russie et la complexité du dossier autour du Donbass, que c’était pas tant une guerre contre l’Ukraine, les gens auraient-ils accepté cette version ou fait un scandale, conspué les journalistes l’évoquant ? Et je pose pas tant la question pour signifier qu’il y a un parallèle à faire entre les deux « guerres ». Concernant l’histoire et les débats autour du conflit en Ukraine, je vous renvoie à ce que j’ai déjà exprimé à ce sujet et aux conférences et analyses publiées par le collectif Investig’Action : https://www.youtube.com/@michelcollon/search?query=Ukraine

    Concernant la situation en Palestine, réflexions critiques de médias, voir les vidéos de Télé-Palestine : https://investigaction.net/category/tele-palestine/

    et analyses, conférences et entretiens diffusées sur : https://www.youtube.com/@michelcollon/search?query=Gaza ;

    – je n’ai pas encore beaucoup pris le temps de faire une recherche, de l’investigation pour m’informer sur l’authenticité de vidéos de scènes de drames partagées sur les réseaux, mais des organismes crédibles ont fait état de la situation dramatique, et ne serait-ce que les déclarations belliqueuses d’anti Palestiniens attestent de la plausibilité, après, si vous voulez faire la recherche par vous-même, voir des publications liées à #Gaza, dont celles partagées par Aymeric Caron : https://twitter.com/CaronAymericoff ;

    Bref, je ne sais si j’ai complètement pris conscience de l’aspect « héroïque » en de pareilles circonstances,

    en tout cas je trouve éprouvant de voir les images des tragédies qu’ils ont vécu, vivent.

    Par « héroïsme », je pense entre autres au slam de la poétesse Rafeef Ziadah : « Nous enseignons la vie, monsieur ! »  (vostfr) : https://www.youtube.com/watch?v=-LGCTw5wj8U

    Au sens que je dirais qu’il faut arriver à avoir une extraordinaire force de cœur positive pour ne pas sombrer dans l’amertume, les émotions négatives, garder la tête haute.

    Chapeau.

    Après, étant donné ce qui se passe pour la Palestine, les crimes, et ce qui se passe et ne se passe pas sur le plan international, la difficulté de concrétiser de l’aide, le souci pour la Palestine et compagnie, je comprends ceux qui perdent foi en l’humanité, même de ceux qui prennent en compte les jeux d’influences, les circonstances systémiques, les connaissances sociologiques, les comprennent, tel que l’a écrit Peter Joseph :

    « une fois de plus, chaque jour je me demande pourquoi j’ai un quelconque respect pour la société humaine – pourquoi tout travail activiste a un sens en général.

    Qu’est-ce qu’on essaie de sauver exactement à ce stade ?

    c’est toute une planète d’automates surtout narcissiques auto-indulgents.

    et l’apathie que nous voyons à l’échelle mondiale face à cette circonstance prouve à quel point la société est en faillite morale. »

    Extrait d’un message qu’il a partagé sur son compte Instagram : https://www.instagram.com/p/C3N-nJdPrJT/

    Et je dirais que cela rejoint la préoccupation de comment rendre sensible à une cause, la difficulté de contrer les propagandes, les lobbies de la doxa néolibérale, dont les trolls séides inconscients, et faire « passer le message », d’être écouté et compris à travers la masse de diversions, de divertissements.

    Et le parallèle vous paraîtra certainement trivial si vous n’êtes pas encore tellement sensible à la cause animale, mais c’est un peu cette désolation face aux catastrophes de l’histoire de l’humanité, que je ressens, que je pense, quand je vois que tant de gens ont encore du mal à prendre conscience que les animaux sont des êtres sentients qui mériteraient de pouvoir vivre leur vie, et que les carnistes sont complices de leur mise à mort par leur consommation alors qu’ils pourraient être végétaliens si ils s’informaient mieux, élevaient leur niveau de conscience.

    Et certes, des sondages évoquent un très grand % de population affirmant être sensible à la cause animale. Sauf que entre le sondage et l’acte, l’action, il y a la différence de la théorie à la pratique. Et peut-être que la plupart font de la dissonance cognitive, ignorent encore que cela peut être assez simple de végétaliser à 100 % son alimentation (voir informations, recettes et « astuces », conseils nutritionnels sur des sites dédiés, tel que : https://vegan-pratique.fr/ ).

    Toujours est-il que ce qui compte, c’est pas que les bonnes intentions mais surtout le concret. Et au niveau concret, les militants d’associations pour la défense des animaux sont souvent confrontés à un entourage qui est comme le reste de la population, formaté par le carnisme, et il faut parfois rassembler beaucoup d’énergie et du temps pour arriver à traverser les murs de la doxa carniste et les faire évoluer vers le végétalisme, qu’ils remettent en question leurs mauvaises habitudes jusqu’à tendre vers le véganisme. Ce n’est pas mission impossible, mais parfois très compliqué.

    Et quand je repense à mon cheminement, mon évolution, je me dis que c’est facile tout en étant complexe. Parce que je pense être naturellement sensible et « bon public » vis à vis de ce qui titille la fibre émotionnel et mais qu’il m’a fallu du temps avant d’en prendre pleinement conscience, d’être cohérent en acte, dont par mon alimentation, apprendre et comprendre que c’était pas si compliqué de végétaliser, à être végan à en défendre de la cause, militer pour à ma façon.

    Encore que, Internet facilite le partage des connaissances, permet de rendre le déclic et le passage à l’action plus rapide, si ce n’est qu’il faut pouvoir « capter du temps de cœur et de cerveau disponible » et qu’il y a la mal-information, la propagande des lobbies carnistes et d’exploitations d’animaux à contrer (certains vont à traiter des végans d’extrémistes, sauf qu’il n’y a rien d’extrémiste à respecter les vies animées, à vouloir épargner des vies, et de mon point de vue l’extrémisme c’est leurs trolls de carnistes et se complaire dans ce qui participe de la mise à mort, ne pas arriver à bien en prendre conscience, ne pas bien chercher à comprendre les bonnes raisons d’être végan et d’en prendre acte et évoluer en connaissance de cause).

    Pour ce genre de raison, dans l’idée d’arriver à « rendre sensible », les militants et les associations animalistes multiplient en général les différents types de publications. Sachant que le déclic peut venir par l’humour, des images chocs, des témoignages de fond, des articles, documentaires, conférences, des « astuces » pour rendre ses recettes préférées végétaliennes véganes, des recettes végétaliennes véganes de base et / ou des conseils nutritionnels évoquant que c’est assez simple d’adopter un régime végétalien, totalement végétal, végan.

    Aussi, j’ai vu des témoignages d’anciens éleveurs, d’anciens employés d’abattoirs, d’anciens pêcheurs, d’anciens chasseurs, d’anciens amateurs « chevronnés » de cadavres d’animaux cuisinés, changer radicalement, qui laissent à penser l’espoir que tout un chacun pourrait avoir le déclic à un moment ou un autre, peut l’avoir, l’aura, ne plus être dans une sorte de dissonance cognitive, faire de même, évoluer à en devenir végan.

    Toutefois, dans certains pays comme en France le % de végétalien serait encore peu élevé, le chemin semble très long, si ce n’est jamais si la 6ème extinction de masse continue sur sa lancée, avant d’espérer que se concrétise l’abolition des abattoirs, l’idéal de la Zoopolis.

    Si je me souviens bien, Victor Duran-Le Peuch, l’auteur du podcast « Comme un poisson dans l’eau », évoque une forme de lobby, explique du souci, ce genre de « situation » au cours de cet épisode de lecture : « Les humanistes ont de quoi trembler ! » : https://www.youtube.com/watch?v=kae26j10vHQ

    Et quand on comprend l’urgence à agir contre le réchauffement climatique (cf. les messages partagés par des spécialistes du sujet tel que : https://twitter.com/PCarterClimate ), l’urgence pour des animaux non humains, l’urgence pour des habitants de la Palestine et d’ailleurs, et la majorité de la population la tête ailleurs, abreuvé par un système considéré délétère, et l’alimentant par leur collaboration (Comment les think tanks sponsorisés par l’industrie de l’armement promeuvent la guerre permanente : https://investigaction.net/comment-les-think-tanks-sponsorises-par-lindustrie-de-larmement-promeuvent-la-guerre-permanente/ ),

    il y a de quoi devenir catastrophiste, défaitiste, découragé.

    Si ce n’est que même si par « réalisme », il y a de quoi être découragé, défaitiste, par « logique », bon sens, rester dans cet état d’esprit, ne pas arriver à le transcender, il me semble que cela ferait, cela fait les affaires de ce qui est déploré : le laisser faire, l’attentisme, les diversions ; tout ce qui fait le jeu d’une sorte de statu quo, d’un système capitaliste, de climato-sceptiques, de criminels, de va-t-en-guerre, de pollueurs, de génocidaires, de faiseurs d’extinctions de masse, et détourne de solution(s).

    Donc, même si cela semble mission impossible, j’ai envie d’écrire qu’à l’instar de gens comme la poétesse Rafeef Ziadah, nous n’avons d’autre choix que de faire du mieux possible pour ne pas sombrer à devenir défaitiste, pour servir de la cause, tenter de rendre sensible à de la cause, impulser de l’action, éveiller de l’empathie, susciter de la compassion et de l’action altruiste pour de la cause, à en arriver à de la révolution, l’impulsion vers un nouveau système, un système végan antispéciste anticapitaliste pour l’humanité.

    Tel que l’invite le sage Matthieu Ricard, telle qu’avec sa pensée de la semaine :

    « Les images de souffrance, de persécution, d’abus et de maltraitance abondent et sont nécessaires pour éveiller les consciences. Mais il faut maintenir un équilibre pour ne pas tomber dans le  » syndrome du mauvais monde  » qui mine notre espoir et nous convainc que l’être humain est foncièrement mauvais. En vérité, nous avons au plus profond de nous, à la manière d’une pépite d’or dans sa gangue, un extraordinaire potentiel de bonté, de connaissance et d’éveil. Il importe de prendre conscience de ce potentiel, de l’actualiser et de l’amener à son point optimal… »

    Source : https://www.instagram.com/p/C3SJb9JsMQa/

    Au passage, j’ai évoqué plus haut les éléments de langage contestables, au service d’une propagande déplorable, et le genre que je considère comme tel, c’est les expressions sous-estimant les animaux, dépréciant les animaux. Certains défenseurs de la Palestine déplorent à juste titre « l’animalisation des Palestiniens » comme langage génocidaire, si ce n’est qu’il y aurait aussi à déplorer le mépris sous-entendu pour les animaux et l’extinction de masse dont ils sont victimes ; autant par ceux qui usent et abusent de ce langage que celles et ceux qui s’en offusquent sans rappeler que la plupart des animaux sont plus intelligents, plus conscients que beaucoup présupposent, ont diverses qualités qu’un certain nombre auraient tendance à sous-estimer. Et je pense que l’humanité concrétisera son « potentiel de bonté, de connaissance et d’éveil » quand tout un chacun aura pris conscience que les animaux ont aussi un potentiel que les amateurs de leurs cadavres sous-estiment, ignorent.

    Des intervenants du podcast « Comme un poisson dans l’eau » : https://www.youtube.com/@poissonpodcast/videos

    développent ce genre de thèse ; le souci de « l’animalisation », des éléments de langage, l’implication pour les causes communes contre le racisme, pour du féminisme, de l’écologie et lutte des classes ;

    Maintenant que j’ai évoqué le souci pour la Palestine et la cause animale, passons à la Saint-Valentin. J’imagine que vous avez déjà dû lire au moins une fois une publication synthétisant de l’histoire autour de ce jour, du symbole, de l’origine, de l’évolution des coutumes, selon les pays, des hypothèses se complétant d’une certaine façon. Si non, une petite recherche avec « Saint-Valentin » en mot-clé et vous devriez trouver. Là, mon intention c’est plus d’évoquer le symbole. Encore que, j’ai écrit en introduction de ce message que je scribouillerai autour de ce jour symbolique, mais c’est plus / surtout au sujet de « l’amour » qui n’est pas lié qu’à un seul jour en particulier dans les cœurs aimants.

    Aussi, en fait, vous trouverez peut-être un peu niais de l’évoquer de la sorte, mais tous ces « éléments », sujets (morts d’êtres à Gaza, guerres de l’humanité, vidéos informant autour, scènes d’horreurs aussi dans les abattoirs, la désespérance que cela peut susciter, et la Saint-Valentin), me font penser au film le 5ème élément de Luc Besson, le moment où Leeloo apprend de l’histoire de l’humanité, dont visualise du cauchemar, réalise la côté atroce dont sont capables les humains, se met à douter de l’intérêt de sauver la terre, et où c’est une forme de l’amour qui sauve d’un sort funeste.

    Et en fait, à mon sens, la Saint-Valentin est un prétexte, une occasion. Le mobile, l’essence-ciel c’est l’amour, et pour l’essence de l’amour, que l’amour se vit, cela s’ancre par une histoire. La Saint-Valentin serait donc l’élément non essentiel / non indispensable d’une histoire d’amour, mais pouvant en être du sel, s’inscrivant en anecdote dans un scénario, un élément, une occasion pouvant enrichir le scénario que deux êtres chercheraient à écrire en commun, par « interactions ».

    Trois vidéos du journal de Personne qui me semblent chacune à leur façon très bien le cristalliser :

    Et euh, ceci écrit, j’en ai peu honte mais j’avais gribouillé il y a plus d’une 10 d’années un comic strip spécial Saint-Valentin que voilou :

    comic strip Saint-Valentin, humour au sujet de coeur offert à une amour à l'occasion de la Saint-Valentin

    Et il y a trois ans j’ai composée une vidéo de recette de chocolats végans pour l’occasion. Un peu aussi honte du résultat, en partie parce que la vidéo générée ne correspond pas au montage, à l’intention, dû au fait que le logiciel vidéo que j’utilisais avait bugué et qu’à cette époque je n’avais pas encore pris le temps d’identifier le pourquoi du comment. Toujours est-il que voilou  :

    Cuisine, art, politique et compagnie. Recette de chocolats à la crème d’avocat et au citron vert : https://www.youtube.com/watch?v=Zh5sBqqrvAI&list=PLWG3MhJ7E0kjmx-Ti1ZSfgsa1JBlMIXeB&index=3&pp=iAQB

    Bon vendredi, bonne fin de semaine !