Cuisine, Art, Politique et Compagnie Art – Culture Créations en photos et / ou textuelles [Histoire poétique] Au cours de l’année 2023, quelques vers par jour Répondre à : [Histoire poétique] Au cours de l’année 2023, quelques vers par jour

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Pascal LamachèrePascal Lamachère
Maître des clés

    Œil d’aigle rentra chez elle en réfléchissant aux grandes lignes d’un scénario.

    Pendant ce temps, j’aurais dû l’anticiper, m’y attendre, je faisais plus un bide, je reçus une nouvelle salve de messages qui m’étaient « du non sens ». D’animistes obscurantistes et de trolls qui s’ignorent ou pas.
    Pour détailler un peu, l’une me trolla sur la nature et d’autres sur les plantes et le régime pour lequel serait soit disant fait l’humanité. Ce fut comme si j’avais donné un coup de pieds dans une fourmilière peuplée de gens de mauvaise foi, de gens anti végans, de gens persuadés d’avoir fait le tour du sujet et s’étant convaincus que les végans étaient ceci ou cela et que les végans avaient tort d’être végans et qu’il ne fallait pas suivre leur exemple.
    En fait, pour enfoncer le clou, pour qui a sérieusement étudié le sujet, même avec les connaissances – à jour – de l’époque, ces messages étaient clairement un ramassis de mauvaise foi et d’inculture préjugeant, sur la base de mal pensé. De lobbies carnistes, ou influencés par eux ?
    Cela me rappelait mon étude des sites internet du « passé actuel » et ma conversation avec l’intelligence artificielle de notre cloche urbaine.

    Ainsi, j’eus du mal à ne pas les insulter, à maîtriser le tempérament indigné de l’étant décuplé par mon indignation et connaissances du futur, tant les réponses et les remarques, le « chipotage » sur la conception de la nature et la sensibilité des plantes me semblaient manquer de bon sens, relevaient d’un aveuglement, un sophisme, ne pas suffisamment y réfléchir, un subterfuge, une construction idéologique d’inconscients pour ne pas avoir à affronter leurs inconséquences, ne pas remettre en question leurs mauvaises habitudes. Et je ne sus trop quoi leur répondre pour ne pas être contre-productif, les amener à se remettre en question.

    En repensant aux séances de méditation avec Œil de souris et Œil d’abeille, je pris une grande bouffée d’air, j’essayai d’apaiser mon esprit, et dans la foulée j’évoquai les articles déjà partagés, leur demandai de bien prendre le temps de lire tous les articles déjà listés, en ajoutant à la liste un article philosophique sur la notion de nature : Discussion avec Paul Guillibert : vers un « communisme du vivant » ? : https://www.revue-ballast.fr/discussion-avec-paul-guillibert-vers-un-communisme-du-vivant/

    L’article : Les animaux-emballages : https://www.cahiers-antispecistes.org/les-animaux-emballages-2/

    Et l’article : Quelques réflexions au sujet de la sensibilité que certains attribuent aux plantes : https://www.cahiers-antispecistes.org/quelques-reflexions-au-sujetde-la-sensibilite-que-certainsattribuent-aux-plantes/

    En précisant que dans tous les cas, même en considérant les plantes comme des proies, l’article répondait aussi au souci, que c’était pas une raison pour continuer de consommer des « animaux emballage » et paradoxalement une bonne raison pour végétaliser son alimentation.

    En suggérant pour ceux qui manquaient de temps d’écouter en particulier l’épisode du podcast antispéciste : Sentience et principe de précaution : https://www.youtube.com/watch?v=9AJRqIQww80

    Et : Lecture Débat avec un carniste : https://www.youtube.com/watch?v=_F3N3ebIf9c

    Au final, pour moi, des railleurs, la seule remarque « critique » plus ou moins pertinente, bien que d’essence trolleuse et cocasse venant d’un dont la militance politique est qualifiée de telle par ses opposants, fut l’évocation d’un penchant sectaire et prosélyte. Non pas comme une secte prosélyte « déconnectée des réalités », comme une secte au sens péjoratif tel que devait l’entendre le troll, mais comme une tendance à ne plus pouvoir accepter le massacre d’animaux, ne plus arriver à accepter l’inconscience, les écocides, les crimes commis par la majorité des contemporains, un mode de fonctionnement contestables. Si ce n’est que suivant les mobiles ayant poussé à adopter un régime végan, et le temps passé à l’être, tous les végans ne devaient pas le ressentir de la même façon, c’est plus en ce qui concernait l’étant de ma vie antérieure et me concernait. Pour ce souci, nous étions sur la même longueur d’onde. Ce fut mon seul réconfort de l’instant.

    Et ce qui me fit penser à rajouter en post-scriptum du message du reproche de sectaire prosélyte :

    « P.S. : En fait, du point de vue végan antispéciste, c’est comme si un cannibale accusait les non cannibales – voulant l’empêcher de tuer et de manger ses congénères – de toutes sortes de travers, avait recours à de la rhétorique de sophiste, de mauvaise foi, pour justifier sa pratique, sa difficulté à remettre en question ses mauvaises habitudes.

    P.-P.-S. : Pour l’exprimer autrement, en plus d’être hypocrite de la part de militants politiques, de gens ayant une idéologie dont ils se revendiquent, l’accusation de prosélytisme reflète une carence d’empathie, une bêtise monumentale. A défaut, avant éventuellement évolution, d’éprouver de l’empathie envers les autres espèces d’animaux, essayez de comprendre que pour les végans antispécistes qui se sont éveillés à la cause animale, savoir le carnage quotidien et le mauvais sort fait aux animaux est intolérable, d’autant plus que l’humanité pourrait globalement, majoritairement adopté un régime alimentaire végan. Même si vous, vous avez du mal à concevoir de vous alimenter autrement, le végétalisme humain bon pour notre santé est un fait indéniable, prouvé et approuvé par des millions, voire plus, de gens. »

    En suivant le fil de mes réflexions, j’en vins à penser à la difficulté de communication, la citation de Bernard Weber : http://www.bernardwerber.com/unpeuplus/innerview/pages/Communication.htm

    et à la résistance au changement de ceux qui commentent en réaction sans prendre le temps de s’informer, cherchant probablement à jouer au plus malin ou se leurrant dans des « biais de confirmation ».

    Et j’en vins à me poser des questions sur la « nature humaine » influencée par cette époque, sur l’obscurantisme de la part de ceux qui prétendant lutter contre, mais aussi à ceux qui s’affichent de tel ou tel courant tout en ayant un comportement qui n’est pas cohérent avec ces étiquettes. Mais ce qui fut le plus ennuyeux pour moi, c’était moins la non conformité avec ce qu’ils affichent, avec l’apparence qu’ils cherchent tant bien que mal à se donner, une forme d’hypocrisie, que le fait qu’ils en étaient relous et mettaient des bâtons dans les roues du véganisme.

    Bon, certains me trouvaient sûrement aussi relous par rapport à leur ordinaire, leur mode de fonctionnement, mais bon, j’étais et je suis convaincu que je milite pour la bonne cause.

    Toutefois, craignant de desservir la cause dans ma façon de répondre, me vins l’idée de demander l’aide de quelqu’un qui ait une bonne compréhension des comportements de l’époque, sur le plan psychologique, pour m’aider à être efficace.

    A ma petite annonce, un m’envoya la pensée de la semaine partagée par un sage, un certain Matthieu Ricard :

    « La patience est, en essence, la capacité de supporter la souffrance sous toutes ses formes. Cette vertu est comparable à un terrain fertile où les fleurs des trois disciplines peuvent s’épanouir en répandant le parfum suave de leurs qualités. Pareille aussi à clôture qui protège ces fleurs, la patience présente trois aspects : il y a d’abord la patience qui permet d’assumer le fardeau des souffrances et des difficultés rencontrées lorsqu’on œuvre à son propre bien et à celui des autres ; puis la patience d’accepter, imperturbablement, tous les maux que les autres peuvent nous infliger ; et enfin, la patience qui consiste à ne pas craindre les enseignements profonds, comme ceux sur la vacuité [….].

    KANGYUR RINPOCHE (1897-1975)
    Le Trésor de précieuses qualités, p. 393-6.

    Source : https://www.instagram.com/p/Co65sWiuKPA/ »

    Je fis l’aveu de manquer de patience en certaines circonstances et de probable vacuité dans ma façon de procéder, et j’entamai une petite conversation en message privé avec celui – que je baptisai Œil d’arbre – qui m’avait envoyé cette citation. A la fin, après lui avoir fait part de ma lassitude et d’être interloqué de voir qu’autant de gens ne comprenaient pas le souci pour les animaux et le lien avec les luttes sociales et écologiques, dont le dérèglement climatique qui menaçait toute vie sur terre, il me répondit :

    Œil d’arbre : « Étant donné l’intensité à laquelle la cause animale te tient à cœur, tu devrais te ménager. Laminer les trolls sur le plan du raisonnement fracassera peut-être certains esprits obtus à provoquer de l’ouverture d’esprit et évolution vers le véganisme antispécisme, mais tu as déjà passé en revue les principales tirades de mauvaise foi. Quand ils prendront le temps de mieux s’informer à tête reposée, si ils ne se font pas avoir par leur tendance au biais de confirmation qui les conforterait dans leurs préjugés, ils évolueront sûrement.

    Maintenant, tu devrais plutôt te concentrer sur la lutte contre le système économique, pour la construction d’un nouveau. D’autant que pour le moment, on est pas si nombreux que cela à pouvoir et vouloir prendre le temps de participer. »

    Je considérai que les salves de messages trolls – que je ne pouvais m’empêcher de qualifier comme tel – reçus étaient rédhibitoires, reflétaient un manque de bonne volonté, un formatage, une inconscience, une mauvaise foi de la part des émetteurs, dangereux à l’ère où il y a risque d’apocalypse du fait du manque d’actions concrètes, sachant que le véganisme en est une même si problème systémique, mais je me dis qu’il avait raison sur la stratégie, que je devais laisser une chance à celles et ceux prêts à participer. Je m’accordai toutefois jusqu’au lendemain le temps de prendre une décision sur la structure du collectif, en commençant, en attendant, à mettre en place le site internet qui y sera dédié.