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Pascal LamachèrePascal Lamachère
Maître des clés

    Par curiosité, il m’arrive de taper dans un moteur de recherche le nom d’un pays, afin de zyeuter les titres d’actualité en lien, savoir de ce qui s’y passe. Bon, je le fais de moins en moins, car ils synthétisent assez bien le travers des médias mainstream, des 20 h de Tf1 et compagnie, avec ce que je considère être une mal-information, des biais, qui ont fait que j’ai arrêté de les regarder depuis plus de 10 ans maintenant.

    Toujours est-il que pour la Chine, comme pour d’autres pays sur d’autres soucis, certains journalistes titrent :

    « Chine : la stratégie zéro Covid s’avère désastreuse pour l’économie »
    « Comment la politique “Zero Covid” de la Chine affecte le jeu vidéo ? »

    Mesdames et messieurs les journalistes, les rédactions, informez-vous mieux ! Où devrais-je écrire « informez-vous en conscience » et « informez-nous par conscience ».

    Car c’est bien beau de mettre en place une officine de pigistes consacrée à la démystification, au « fact checking », au débunkage des hoax, des intox, mais quid d’une compréhension de cause à effets du point de vue holistique, et de l’auto-critique de vos propres publications, des publications de votre entreprise médiatique ?

    Aussi, ce serait chouette que vous cessiez d’être porte voix du néolibéralisme, que vous compreniez le b.a.-ba de la problématique économique avec souci écologique, pour un environnement, une civilisation pérenne.

    Bref, j’écris ceci pas tant pour clavarder sur quelle serait la meilleure stratégie contre la covid 19 ; par rapport au souci posé par le coronavirus, je vous invite à lire le livre et consulter les docs listés sur ce fil de discussion : https://www.cuisine-art-politique-et-compagnie.com/forums/sujet/hommage-a-badia-benjelloun-publications-a-propos-de-la-covid-19/

    Mais par rapport au souci systémique, critique d’une « économie non économique ».

    En fait, le genre de titres évoqués plus haut me font le même effet que critiquer une stratégie contre le dérèglement climatique ou autres causes, du fait de ses conséquences sur l’économie telle que pratiquée par une civilisation qui va droit dans le mur tant que n’est pas concrètement remis en question le fonctionnement de cette économie et de ses effets. C’est ubuesque, tragique-comique, le serpent qui se mord la queue.

    Et je qualifierais bien cela d’inconscience, d’autant plus à une époque où même les climato-sceptiques ne devraient ignorer le souci du dépassement des limites planétaires et la problématique de la surexploitation des « ressources », et donc la nécessité de mettre en place un système qui éviterait le naufrage, pourrait éviter une extinction.

    Au passage, un article qui synthétise ce genre de souci, critique les médias mainstream : Démocratiser les grands médias : https://www.acrimed.org/Democratiser-les-grands-medias

    Pour en revenir à cette histoire, cette considération « d’économie non économique », un des épisodes du podcast Revolution Now ! l’évoque en particulier, argumente pour une « économie durable », extraits :

    • « Donella Meadows : On m’a demandé de parler des systèmes et de la durabilité pour dire comment pouvons-nous vivre de bonnes vies pour tout le monde sur cette planète d’une manière qui préserve le fonctionnement de la planète et de toutes les autres créatures. Dans la mesure où j’ai un rôle, je suppose que c’est d’essayer de le voir dans son ensemble, d’essayer de voir les systèmes dans leur ensemble. C’est en grande partie parce que j’ai rencontré au début de ma vie des gens qui avaient des outils système et qui m’ont appris à les utiliser pour imaginer, penser, simuler pour comprendre les systèmes dans leur ensemble.

    Et c’est principalement ce dont je vais parler aujourd’hui, mais je suppose que je devrais commencer par parler de durabilité. Je suis sûr que vous avez entendu un million de définitions. Je vais utiliser les définitions très strictes que Herman Daly vous a déjà données, je suppose, les trois nécessités biophysiques de la durabilité très clairement : (1) Chaque ressource renouvelable doit être utilisée à ou en dessous du taux auquel elle peut être régénérée ou peuvent se régénérer, c’est-à-dire les sols, les eaux, les forêts – sont une base de ressources renouvelables.

    (2) Toute ressource non renouvelable ; nos combustibles fossiles, les minéraux, doivent être utilisés au rythme ou en dessous du rythme auquel un substitut renouvelable peut être développé afin que, lorsque, comme c’est inévitable, cette ressource est épuisée ou épuisée, nous puissions passer à un substitut renouvelable durable. (3) Le flux de pollution doit être émis au niveau ou en dessous du taux auquel il peut être absorbé ou rendu inoffensif par les systèmes naturels. Et puis, en général, je sais qu’Herman n’a pas explicitement mis cela parce que c’est d’un ordre différent des règles biophysiques.

    Mais je suis sûr qu’il y a une quatrième condition avec laquelle il est d’accord, c’est celle avec laquelle Karl-Henrik Robèrt met cela comme la quatrième caractéristique nécessaire du système dans l’étape naturelle. C’est celui qui a à voir avec la pérennité du système social, avec l’équité, avec le fait que chaque être humain doit être soigné et en sécurité, et sentir que la répartition des ressources de la planète est juste. Je n’ai jamais entendu d’argument au sujet des trois premières conditions de ce système.

    Quiconque connaît les lois de la planète doit comprendre que ce sont les règles selon lesquelles nous devons concevoir nos systèmes durables. J’ai entendu beaucoup d’arguments sur le quatrième, je ne vois pas trop comment on peut discuter avec celui-là non plus. Afin de concevoir un monde dans lequel je veux vivre, ou de concevoir un monde qui ne s’autodétruira pas sur le plan social. Et si vous prenez cette définition au sérieux comme je le fais et que vous regardez autour de vous, vous ne voyez nulle part un système durable. »

    Extrait introduction de la transcription de l’épisode 23 de cette série « Revolution Now! », à propos de la durabilité et souci des ressources (desquelles les animaux et ce qui en provient, est issu de leur exploitation, ne devraient / doivent pas être comptés (**)) : https://www.revolutionnow.live/episodes/episode23-staycationing-9jlk7-pcw4k-rctmc-rg7sy-mcwy5-bnfg8-xjkwd-ygamp-c29ts-sswe2-2ygh3-gzs5y-xed9s-yej53-5rsp9-2dh2m-b6btk-khrg8-abt3w-7c6px-dt9mc-372p2-233jt

    La transcription se trouve après la vidéo. Pour la traduction (à savoir que la traduction automatique de google ne traduit pas complètement certains passages, pour une traduction complète, traduire chapitres par chapitres l’article d’origine) : https://www-revolutionnow-live.translate.goog/episodes/episode23-staycationing-9jlk7-pcw4k-rctmc-rg7sy-mcwy5-bnfg8-xjkwd-ygamp-c29ts-sswe2-2ygh3-gzs5y-xed9s-yej53-5rsp9-2dh2m-b6btk-khrg8-abt3w-7c6px-dt9mc-372p2-233jt?_x_tr_sl=en&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr

    • (**) Un article qui répond à des critiques et explique l’intérêt du véganisme : Jérôme Segal : « Qui sont les animaux ? », à propos du souci économique, écologique, politique et éthique, de la cause animale, la cause palestinienne, un article où est abordé la critique de la part de certains et l’intérêt du véganisme : https://www.revue-ballast.fr/jerome-segal-qui-sont-les-animaux/