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Un guide, que j’ai baptisé Œil de jour, nous fut assigné et nous fit faire un tour des lieux en nous précisant qu’ils étaient en quelque sorte le fruit de l’union entre la transcendance et l’immanence, que le fil d’instant qui nous a amené à notre présent, à ce présent de l’univers, était une potentialité qui s’est réalisée mais que nous pouvions influencer le passé pour qu’une autre potentialité s’incarne, que l’univers suive un autre cours, sans que nous cessions d’être une potentialité. Un peu comme le concept des univers parallèles avec une multitude de variations, sauf qu’il y en a qu’un seul de concret et que les autres existent à l’état d’informations.
Il me semble en avoir compris la théorie, par contre, le fait d’incarner une potentialité qui est et pourrait ne plus être sans cesser d’être sur un certain plan dépasse un peu mon entendement, et j’ai songé à arrêter d’écrire sur ce qui nous est arrivé, arrive, arrivera, car que notre mission soit un succès ou un échec, je me suis dit que nul en aura l’utilité. Œil d’aigle m’a convaincu de continuer au cas-où.
Après le tour des lieux, vu la « zone de nature » qui ressemble un peu à l’intérieur de notre cloche avec une plaine d’eau et des arbres, sans nos bâtiments originaux, Œil de jour nous conduisit au sommet du « vaisseau cloche » qui est une pièce où il y a des sortes de cabines de douche à ondes, où chacune à un écran compteur sur la porte d’entrée, à hauteur de mains, et une couleur différente, correspondant à une fonction, un « pouvoir » différent.
Pour notre première expérience, notre premier essai, nous familiariser avec le système, il nous fit aller dans la cabine à ondes bleutées dont il régla une date. Nous fûmes aussitôt plongés dans un état de rêverie et ce fut encore plus étrange que mes plus étranges rêves :
nous eûmes la sensation d’être transportés au moment du bouillon de culture originel de notre planète, d’être une forme de conscience effleurant la terre, près d’un plan d’eau, d’être une des premières formes de vie, sans beaucoup de capacité de réfléchir mais ayant conscience d’exister, pouvant se mouvoir dans la matière, pouvant la mouvoir tout en ayant une sensation aérienne alors que nous étions à priori sans ailes. Du moins pour moi. Il me semble avoir pu me déplacer, influer sur la trajectoire que « je » suivais alors qu’Œil d’aigle a dit s’être sentie paralysée tout en pouvant ressentir à la fois cette sensation aérienne et « terrestre », d’avoir été incarnée dans un être à pattes.
Puis nous nous sentîmes aspirés et transportés. Nous retrouvâmes nos esprits au temps des dinosaures, au moment de l’extinction ? Il y eut un tsunami, nous étions sur des hauteurs en train d’observer des sortes de créatures géantes nager, ne pouvant malgré leur apparence insubmersible, à priori, échapper à la catastrophe. Nous ne restâmes pas à attendre voir et courûmes nous mettre à l’abri, du moins nous essayâmes. Nous ne sûmes pas si nous avions réussi, la suite pour ces êtres, nous nous sentîmes à nouveau aspirés et nous réveillâmes.
Œil de jour : « Vous vous êtes un peu familiarisé avec le voyage par esprit ? »
Œil d’aigle : « Ce fut un peu beaucoup trop bref, impression d’avoir juste rêvé,
avec peut-être un niveau de lucidité plus… réveillée, de la présence d’esprit,
mais d’être spectatrice et une marionnette ne pouvant beaucoup bouger,
encore que la deuxième fois, au temps des dinosaures, j’ai pu m’agiter. »
Moi : « Pour ma part, familiarisé, peut-être pas non plus, mais cela est allé,
nous avons ainsi pu influer sur des événements du passé ? »
Œil de jour : « Anecdotiquement, peut-être, et en fait, dans cet état,
le changement possible est relatif au moment choisi, au temps accordé,
et à votre niveau de conscience actuel, capacité de maître de soi.
Vous allez maintenant expérimenter une autre façon de voyager dans le temps
qui nécessite la même qualité, qui vous sera sûrement encore plus déplaisant,
surtout lié à l’époque dans laquelle vous allez aller,
ce pourquoi vous n’y resterez pas non plus très longtemps… incarnés. »
Malgré ses propos d’avertissement, à ce moment, nous avions plus de curiosité que d’inquiétudes.