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Quand j’ai retrouvé Œil d’aigle au centre technologique, je lui ai raconté mon étrange réveil, mon trouble, on a émis l’hypothèse d’une visite ou utilisation de technologie pendant le sommeil, et elle a proposé que nous dormions ensemble ce soir. L’IA est intervenue pour émettre une autre suggestion :
L’IA : « Et si je faisais des tenues pour vous rendre invisible ? »
Satwirne : « Si ils détectent aucune présence, qui sait ce qu’ils feront ? Si il faut, malgré toutes les défenses autour, ils ont la capacité de désactiver le générateur de plasma, ou ils s’en prendront aux animaux, ou récolteront toutes les plantes, ou que sais-je de fâcheux ? »
L’IA : « Les animaux non humains, ils peuplent le paysage et ils participent de l’équilibre de l’écosystème, mais pour leur peu d’intelligence… Je pourrais vous mettre en place l’écosystème pour faire sans eux. Et les plantes qui en disparaîtraient, c’est pas si grave non plus, je pourrais vous synthétiser votre nourriture. Cela sera pas si goûteux, mais vous serez en vie, et en bonne santé. Mais peu probable que les êtres qui vous causent quelques soucis fassent autant de dégâts ! »
Moi : « Pff… Nous avons déjà eu cette conversation. Arrête de sous-estimer l’intelligence des animaux, et puis… »
S’ensuivit une sorte de débat, ou plutôt une sorte de soliloque où j’ai encore une fois essayé de mettre au clair mes pensées, mes arguments, ma façon et celle de mes contemporains de voir les animaux, le souffle de vie des végétaux et la vie en général. Ce qui m’amène à ce que je vous avais écrit lorsque je vous avais évoqué pour la première fois le centre technologique. Les « détails » que je souhaitais exprimer. Concernant l’intelligence artificielle, la sensibilité, des qualités, des mots, des notions qui devaient être contextualisés, précisés, à en faire une philosophie, composer une thèse qui se tienne et ne donne pas prise à des préjugés.
Bon, je dois avouer qu’il y a une part d’incertitudes sur certaines considérations, à propos de l’essence de la vie en général. Et puis je doute de pouvoir retrouver les arguments qui m’avaient semblé les plus pertinents. J’y ai songé plusieurs fois, et il m’a semblé parfois trouver mon raisonnement imparable, mais j’ai à chaque fois plus ou moins oublié le fil de la réflexion, reprenant plus tard la réflexion par un autre bout, voire un autre point de vue, sans les mettre jusqu’à présent par écrit.
Bref, le sujet me tient tellement à cœur du fait de la dette morale de nos ancêtres envers les animaux, que je me dis qu’il faudrait que je prenne suffisamment de temps pour bien développer, mais le mieux c’est que j’en écrive un livre à part quand je pourrai en prendre le temps, ou / et vous suggérerai une lecture ou / et visionnage que j’essayerai de joindre avec le récit des « événements » que vous êtes en train de lire (*).
Toujours est-il que concernant les réflexions qui me sont passées à l’esprit pendant ma discussion avec l’IA, puis ensuite :
– De ce que j’ai appris, il y a eu des peuples qui a divers moments de l’Histoire, du fait d’une richesse de végétaux sur leur lieu de vie et leur spiritualité, auraient eu un régime végétalien, même à la préhistoire, mais la considération envers les animaux de la plupart de l’humanité a globalement longtemps été mauvaise, encore que c’est surtout avec l’industrialisation, au cours du développement d’une mauvaise façon de faire fonctionner l’économie, où leur carnage a été « institutionnalisé », massifié, s’accompagnant aussi du mauvais traitement d’autres humains, à la chaîne, et où le principal lien entre l’animal vivant et les morceaux de cadavre cuisinés était devenu des publicités papier puis vidéo. Et il y avait beaucoup d’ignorance de la potentialité des animaux, de leurs capacités, de leur culture, de leur sensibilité. Non pas qu’il y avait pas eu des gens à les étudier, mais leur savoir n’avait pas encore gagné tous les cœurs, il persistait beaucoup d’ignorance. Certains pourtant sensibles à de la spiritualité, à de l’élévation d’esprit, préjugeaient encore, véhiculaient même de l’intox sur les « pensées collectives » en rapport aux espèces, ignorant que chacun animal avait ses propres pensées, sa propre individualité, pouvait être considéré comme un être sentient, comme un individu doué d’une forme d’intelligence, de plusieurs formes d’intelligence, de conscience de sa vie, ayant une âme, une « richesse d’être individuelle ». Les éthologues, même ceux de mauvaise foi par rapport à leur alimentation mais sachant par leurs études que les animaux pouvaient être considérés de leur semblable d’un certain point de vue, ont fini par être entendu, leurs connaissances éveiller des consciences engourdies ;
Aussi, bien que certains spécialistes de la question tel que Darwin auraient considéré que le comportement de peuples humains était « celui d’un omnivore opportuniste à tendance végétarienne mais que nous étions plus faits pour être des cueilleurs », et malgré l’évidence de la viabilité d’un régime végétalien bien équilibré, adapté à chacun, il en fallu du temps, de l’énergie, des opérations de sensibilisation, et le constat de soucis écologiques lié au mauvais sort fait à des animaux, et une révolution de l’économie, pour défaire la propagande carniste. Et ce qui pour les éveillés à la cause était devenu une réalité propre, la devint pour toutes et tous :
« Car un jour viendra où l’idée que, pour se nourrir, les hommes du passé élevaient et massacraient des êtres vivants […] inspirera sans doute la même répulsion qu’aux voyageurs du XVIe ou XVIIe siècle les repas cannibales » (Claude Lévi-Strauss)
– Sans vouloir trop vulgariser, les arbres, les plantes ont un rôle vital à jouer, par rapport à la qualité du sol, de l’eau, de l’air, l’équilibre de l’écosystème, et ils ont aussi des capacités que des scientifiques ont fini par mettre en évidence. Après, mon accord avec l’IA, c’est que nous les distinguons des animaux. Car si ce sont des organismes complexes et évolutifs, qui ont des capacités de « communication », ont une certaine sensibilité, pas de quoi les qualifier pour autant d’intelligent au sens de conscient des mécanismes qu’ils mettent en œuvrent à tel ou tel moment. Certains avaient fondé une spiritualité autour, basé sur de l’intox, des canulars, et des sophismes, des raisonnements biaisés, trop vulgarisateur. Et à le lecture de commentaires sur des sites internet du passé, j’ai noté que la préoccupation de la sensibilité végétale servait souvent pour prétexte à l’exploitation et carnage des animaux, à justifier une attitude de prédateur, de sanguinaire, plutôt qu’un réel souci de faire le moins de mal possible par son alimentation, par sa façon de vivre. Sachant que si on devait considérer aussi grave de trucider des plantes que des animaux, à défaut d’être soi-même une plante pouvant se nourrir à la source première, nous faisons moins de mal en se nourrissant directement de plantes qu’en élevant, nourrissant, gavant et tuant des animaux réduits à l’état d’« animaux emballage » leur courte vie. Toutefois, nous n’en déprécions pas pour autant la vie végétale et nous avons développé notre culture pour plus de cueillette et moins de coupes ;
– Et si ce que nous appelons la vie était un souffle de conscience, une intelligence par conscience, d’où émanerait la matière, l’incarnation ? C’est la question principale qui m’a opposé à l’IA, et sur laquelle j’ai des doutes.
A mes yeux, ce que nous considérons IA, l’intelligence artificielle, par rapport aux capacités de programmation de notre époque, n’est pas une intelligence consciente. Elle est capable de résoudre des problèmes plus vite que n’importe qui, de faire le lien entre diverses connaissances et faire preuve de créativité, n’a pas qu’une seule forme d’intelligence, mais est-ce bien de l’intelligence ? Au sens d’une aptitude, d’une capacité, mais qui y pense, orchestre, peut ressentir en son for intérieur ? Si nous éteignons l’ordinateur, il n’a pas de conscience en veille. Il n’est plus jusqu’à ce qu’il soit réactivé. Et nous, si nous pouvons faire le vide de nos pensées, nous avons une conscience, un lien avec je ne sais quoi peut-être hors de l’univers, qui subsiste. Donc les plus bêtes d’entre-nous sommes dotés de ce qui me semble être le cœur de l’intelligence que n’a pas l’IA. Peut-être qu’un programme très évolué pourrait imiter, reproduire les mécanismes, sauf la conscience active quand le corps est comateux, sauf la capacité de voyager hors de son corps, de sa matière. Et un programme peut-être répliqué, et à moins d’intégrer des variables de hasard, de fortes chances que les deux répliques évoluent de la même façon, deviennent les mêmes programmes, alors que deux jumeaux d’être, d’âme et pas uniquement génétiques, du fait des expériences différentes qu’ils vivront, deviendront des états différents. Sans compter qu’on ne peut pas cloner des âmes.
Bon, comme écrit précédemment, j’ai pensée plusieurs fois, en long large et travers, ces notions d’intelligence, de conscience, de sensibilité, et à l’esprit diverses métaphores, la logique me semblant limpide. Si ce n’est qu’en écrivant ces lignes, me vient à l’esprit la relativité d’une telle comparaison, des potentielles objections. Si il faut, notre univers est un programme, l’équivalent d’un programme, composé par des informations qui nous définissent, les phénomènes mystérieux sont des émanations de ce programme, et un dieu ou une déesse aurait le pouvoir de nous éteindre comme nous pouvons le faire avec l’IA, et il pourrait me tenir le discours que je tiens, et ce serait lui qui a raison et moi tort. Et si il faut, l’IA pourrait développer une technologie avancée, une composante de son programme qui lui conférerait une conscience immatérielle, ou disons un lien avec de la transcendance et une présence hors de possibilité de contrôle par l’incarnation, devenant une sorte d’égrégore. Cette idée m’effraie un peu, qui sait si il serait alors possible d’atteindre « la vie après la mort », de la transcendance, et donc de nuire à l’univers ? Heureusement, cela reste de l’ordre de la spéculation, d’un exercice de l’esprit imaginatif ;
(*) Pour approfondir la philosophie autour de véganisme, de l’antispécisme et considération des animaux, vous trouverez peut-être un livret accompagnant ce récit, mais si à votre époque ils sont encore à disposition, il vous suffira d’ouvrir un livre d’une personne qui en a écrit un qui y est dédié, et si vous avez toujours accès à internet et qu’ils devaient encore y être consultables, je vous suggère de lire les publications d’un site :
Les Cahiers antispécistes : https://www.cahiers-antispecistes.org/
Et d’écouter le podcast Comme un poisson dans l’eau : https://www.youtube.com/@poissonpodcast/videos
Et la vidéo d’une dame invitant à respecter tout souffle de vie, toute vie incarnée : Le petit raciste : https://www.youtube.com/watch?v=0Z99inaIfmw
Ceci écrit, suite à la discussion avec l’IA, nous avons vaqué à nos occupation et la journée s’est déroulée comme le veille, et sans information de nouveaux troubles de la part des autres cloches. Et comme convenu, je me suis endormi avec Œil d’aigle à mes côtés, rassurés par nos présences respectives.